Elle serre et se pend à la main qui s'est tendue vers elle; se relève.
Elle lèche la morve et les larmes aux bords de ses lèvres puis suce le sang qui rougit son avant-bras.
Elle injecte de colère son regard, lève les yeux et remercie les dents serrées.
Elle pouvait s'en sortir toute seule après tout.
Elle ne lâche pas pour autant cette colossale main rugueuse et pleine de doigts qui l'a soulevée sans effort.
Elle reprend sa marche, vexée mais agrippée au monument.
Elle part à droite, à gauche, d'avant en arrière sans lâcher prise.
Sentir sa main engloutie par l'autre la rassure, elle déploie sa voix dans des éclats de rire.
Elle voudrait que jamais elle ne la quitte.
Discrètement elle l'embrase et la frotte contre sa joue.
Elle s'arrête, lui murmure dans le creux de la paume : je t'aime papa.
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