mercredi 27 février 2013

abandonner, sang, fébrile

J'essuierai de mon doigt les dernières miettes de ton pain.
Je les porterai à ma bouche et les ferai craquer une à une entre mes incisives jaunies par ma grande carrière de fumeur. Je ne te quitterai pas des yeux. 
Je regarderai tes larmes monter, j'écouterai les plaintes de ton estomac noué, tes déglutitions vides et acides.

Je serai à l'affût des moindres symptômes de souffrance, fébrile, un peu fou.

Mais ne te méprends pas, je sais où nous irons.
J'épuiserai ton image à force de détails. Alors personne ne te connaîtra comme je te connaîtrai. Dans la honte la plus intime, la terreur.

Nous ne serons plus qu'un. Je serai toi.

Quelle joie. Quelle beauté.

Qu'il sera bon de m'abandonner en toi. Me vider, tout vider.

Je ne laisserai personne te faire du mal. Non, personne d'autre que moi fera couler ton sang.

Tu seras à moi, je serai toi. Profondément toi.


texte écrit dans le cadre de "Trois mots bien comme il faut"
http://troismotsbiencommeilfaut.com


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