dimanche 3 juillet 2011

après les égoûts

Ils ont dit "Jamais nous ne t'oublierons". J'étais morte.
Un mot sur la table, papier petits carreaux.
J'ai pris mes clefs lourdes de mes bricoles d'antan, mes clefs de voiture. Je suis partie.
Je n'ai rien laissé derrière moi, tout. J'étais libre.

Bien sûr, j'ai souhaité que les larmes ne coulent pas. Que faire contre la volonté du corps ?
J'ai laissé faire.
Elles ont coulé, j'ai roulé. Roulé jusqu'à ce que mes mains se creusent. Roulé jusqu'à ce que tout me soit étranger. L'odeur était plus forte, le ciel moins bleu. Les peaux aussi avaient changé.

Quand je me suis arrêtée, je retrouvais l'avant.
Courir partout pour retrouver les mêmes terreurs, les mêmes angoisses. Les tremblements, les sentiments.

Je n'ai pas vécu l'impossible. Je n'ai pas traversé les mers. Je n'ai pas trouvé la sagesse. Mais je sais, un peu.

Partir et ne pas être oubliée, encore. À quoi bon?
Je ne demande plus rien. Je ne souhaite plus que l'on m'aime, je n'aimerai pas; je vais aimer vivre.
J'ai tout effacé.
Je suis libre.

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